Comment constituer sa cave à vin ?

La décision est prise, vous souhaitez vous constituer une cave, « votre cave », avec un ensemble de flacons que vous aurez choisis avec attention. Bravo ! Attention toutefois à suivre quelques règles de base pour constituer sa cave à vin. Même s’il ne s’agit « que » de quelques dizaines de bouteilles pour commencer, nos conseils ne seront pas de trop !

1. Les conditions de stockage pour sa cave

Sans prétendre devenir sommelier professionnel ou expert en œnologie, constituer sa cave est un plaisir et vous avez bien raison de vous
attaquer à ce plaisant challenge.
Il importe toutefois de vérifier en préambule que votre cave – au sens
propre du terme – présente toutes les garanties nécessaires pour
conserver du vin plusieurs années dans des conditions optimales.
Relisez si besoin notre article sur le sujet.
Au cas où, mais cela impactera évidemment votre budget, vous pouvez
envisager l’achat d’une cave d’intérieur…
Une première conclusion s’impose dès cette première étape : si vous ne
possédez pas des conditions de stockage idéales, inutile d’acheter des
bouteilles nécessitant une « garde », c’est-à- dire une conservation de
plusieurs années pour offrir toutes leurs qualités.
Par ailleurs, rappelez-vous bien que le vin doit être conservé couché, et
les bouteilles sorties de leur carton : c’est plus agréable à l’œil mais
aussi pour éviter que les cartons ne se désagrègent au risque de
provoquer une chute.
Une exception peut être envisagée pour les vraies caisses en bois
(méfiez vous des imitations en contreplaqué…). Mais là encore, ce n’est
pas l’idéal : le jour venu, quand vous souhaiterez déguster une bouteille
ayant vieilli en caisse, les chocs provoqués par l’ouverture peuvent
troubler le vin. Par ailleurs, il est bon régulièrement d’observer l’état de

la bouteille en cave, de vérifier l’absence moisissure sur l’étiquette, le
bon état apparent du bouchon… Voire le niveau : au bout de quelques
décennies, si les 75 cl de départ se sont réduits, c’est que la cave ne
présentait pas les conditions optimales ou que le vin a perdu ses
propriétés. A moins que par erreur, vous ayez fait vieillir un cru bien plus
longtemps qu’il ne pouvait idéalement le supporter !
Enfin, avant de vous lancer, calculez le nombre de bouteilles pouvant
être entreposées sur des étagères ou via des casiers adaptés. Affaire
de bon sens mais à l’occasion d’une foire au vin, on ne sait jamais, la
fièvre du néophyte peut vous entraîner au-delà du raisonnable.

2. Quoi et combien ?

Les experts sont généralement assez rigides. Ils suggèrent de
constituer une cave à vin à la manière d’un restaurant qui veut que
chaque client puisse choisir un cru à sa convenance, à même
d’accompagner toutes sortes de plats…
Or, si nous vous conseillons évidemment, ne serait-ce que par politesse
vis-à- vis de vos invités, de posséder une palette la plus élargie possible,
n’oubliez jamais vos propres préférences !
Il est parfaitement incongru de conserver des vins que vous n’appréciez
pas. Même si les goûts évoluent, et que via des cours d’œnologie par
exemple vous apprenez à mieux savourer certains types de vins, il est
déconseillé d’investir dans des bouteilles que vous laisserez vieillir plus
que raison parce que vous n’avez tout simplement pas envie de les
boire !
En règle générale, l’idéal est que votre cave soit divisée en trois
catégories.
Primo, des vins de qualité ne nécessitant pas ou plus de temps de
garde : blancs de Bourgogne de Loire ou d’Alsace, par exemple, âgés
de quelques années, vous pouvez les ouvrir lors d’un apéritif improvisé
avec des amis. Ou tout simplement pour accompagner une entrée ou un
fromage le dimanche à déjeuner.
Ces bouteilles seront entreposées près de la porte et accessibles sans

avoir à « déranger » les autres flacons qui doivent… dormir plus
longtemps.
Secundo, votre cave doit comprendre un ensemble de rouges et de
blancs nécessitant un à trois ans de garde, et qui seront à même
d’accompagner des mets variés. L’échantillon inclut ainsi des blancs
liquoreux (pour le foie gras ou les desserts), des blancs secs (pour les
poissons, volailles ou fromages), des rouges souples et vifs
(charcuterie, certaines viandes), assez puissants et tanniques (gibier),
ayant une certain corps sans être trop tanniques (viandes rouges).
Tertio, dès lors que votre décision de constituer votre cave ne relève
pas d’un coup de tête passager, vous pouvez songer à investir dans
quelques bouteilles pouvant vieillir jusqu’à dix ans et plus. C’est le cas
de certains vins rouges de Bordeaux, de Bourgogne, voire de quelques
crus des Côtes du Rhône (on pense aux Châteauneuf-du- Pape) mais
aussi de grands liquoreux (Sauternes, Vendanges tardives d’Alsace). Le
jour venu, avec délicatesse, vous pourrez déguster avec plaisir ces
breuvages d’exception achetés lors de leur prime jeunesse. Et soit dit au
passage, il ne sera pas nécessaire de les marier à un plat particulier si
ces vins sont réellement exceptionnels. Les ouvrir et les boire (avec
modération) sera tout un cérémonial et un plaisir en soi.

3. Quel budget

Pour peu que vous profitiez d’une opération promotionnelle (même s’il
faut parfois se méfier des foires aux vins dont certaines maisons
profitent pour écouler des millésimes de moyenne facture ou des vins
ayant été stockés dans des conditions non conformes), un budget de
l’ordre de 3 à 500 euros peut s’avérer une bonne base pour constituer
pour première cave. Vous l’enrichirez, au propre comme au figuré, au fil
des années.
Sur une base de 48 bouteilles, les experts conseillent de répartir
l’ensemble en 24 bouteilles de rouge (dont la moitié nécessitant une
longue garde), 14 blancs, 5 bouteilles de vin liquoreux, 5 rosés et 4 vins
effervescents (crémants ou champagne).
Mais encore une fois, tout dépend de vos préférences et de vos

habitudes.
Notre conseil : le rosé peut être écarté si vous n’en buvez qu’en été…
Idem pour le champagne (une ou deux bouteilles peuvent être achetées
au dernier moment en cas de repas de famille !).
Cela vous laisse une marge d’environ 10 bouteilles, soit une bonne
centaine d’euros. De quoi vous permettre une petite folie (un grand
Bordeaux par exemple), à condition d’être vraiment assuré de la qualité
des conditions de conservation…
Notre conclusion : présentant un éventail varié, en termes de prix, de
durée de garde et de catégorie de crus (différents cépages, différentes
appellations), la cave que vous allez constituer doit être le reflet de votre
personnalité et de vos goûts et au fur et à mesure de votre progression
en connaissances œnologiques, l’expérience aidant, vous apprendrez
vite à gérer ce petit patrimoine synonyme de plaisir.
Ultime conseil : tenez un livre de cave dans lequel vous notez les
types de vins, la date d’achat, le nombre de bouteilles et la date
idéale à laquelle ils doivent être bus.

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